Jusqu’au bout du monde pourrait être le personnage principal d’une histoire qui a débuté au Havre, en 2018.

Cette année-là, deux sculptures immaculées s’installaient face à la mer. À l’Origine dit « l’éléphant » et Jusqu’au bout du monde souvent rebaptisée « le géant et sa fille », représentaient deux moments dans la vie d’un homme : l’une des œuvres figurait un individu tentant de soulever sur son dos un bagage encombrant ; l’autre un père et sa fille, soulagés de ce poids, observant l’horizon avec apaisement et confiance.

L’artiste Fabien Mérelle, qui a créé ces deux œuvres, a pour habitude de se représenter dans les dessins qu’il élabore de façon particulièrement réaliste. L’artiste y apparaît comme un avatar, un personnage de bande dessinée dont nous pouvons suivre les aventures. Ces scènes convoquent des éléments de la réalité étrangement ré-assemblées, à la manière de rêves ou de cauchemars. Et tout comme les rêves et les cauchemars, elles semblent contenir un sens caché, ouvert aux interprétations.

« L’éléphant » définitivement parti, Jusqu’au bout du monde vandalisée par le feu en 2020 sur la plage pour laquelle elle avait été conçue, quelle suite écrire au sujet de cette œuvre adoptée par les habitants et habitantes du Havre et de Sainte-Adresse ?

Reconstruite dans un matériau inaltérable, la sculpture est aujourd’hui accueillie dans la Cathédrale Notre-Dame, un bâtiment si ancien qu’il vécut de multiples renaissances au cours des siècles et des années. Une figure humaine et simple, celle d’un père portant sa fille, trouve un écrin le temps de trouver sa place, une nouvelle place : l’histoire se poursuit.