Le travail de Baptiste Debombourg excelle à révéler et ébruiter les non-dits, les histoires refoulées, les parts d'ombre. Derrière ses sculptures et leurs matériaux, il y a des récits qui s'abritent ou se dévoilent. Artiste volontiers « réparateur », il cicatrise les murs accidentés, les meubles brisés, les objets fêlés, sans pour autant masquer leurs stigmates.
En résultent des œuvres monumentales, qui se montrent paradoxalement précaires, vulnérables : des meubles recomposés (Inception, 2009), des graffitis délicatement brodés sur strapontin (Considéré comme du vandalisme, 2013-2014), de nombreuses et envahissantes vagues de verre feuilleté (Taurines, 2021). Des monuments, oui, mais comme en convalescence : ils ne célèbrent pas la puissance, mais la destruction partielle, la réparation incomplète, voire la résilience. Au-delà de leur aspect parfois ironique, ces jeux de recomposition s'envisagent comme des réflexions sur le temps, l'histoire, la mémoire ou le rêve.