Il dit de sa pratique qu'elle est "de l'ordre du bricolage". Comme pour un jeu de construction géant, Vincent Ganivet assemble et superpose des parpaings, des briques, entre autres objets peu maniables, détournant en virtuose les codes du BTP. C'est que le quadragénaire a longtemps travaillé sur des chantiers : il en garde une obsession pour les matériaux lourds et bruts. Avec cette encombrante matière première, Vincent Ganivet élève des arches, des courbes et des coupoles qui évoquent, par moments, des squelettes de cathédrales romanes.
Lui cite volontiers Antoni Gaudi : l'artiste emprunte à l'architecte catalan la "technique de la chaînette", ou comment faire tenir debout un arc de béton sans qu'il ne s'écroule. "Systèmes plus que sculptures, mes productions se déploient d'abord à ma propre surprise", énonce-t-il encore. Le spectateur, lui aussi, se laissera aisément surprendre par cette étonnante légèreté qui sourd de ses œuvres : monumental, son travail n’est pour autant jamais exempt de grâce.
Cette œuvre a bénéficié du soutien de Vinci Construction et de sa filiale GTM Normandie Centre.