Sur le triangle de pelouse qui réunit l’avenue Foch et le boulevard François 1er, Emmanuelle Ducrocq installe une série de mâts de tailles variables, en haut desquels trônent des chaises récupérées dans différents quartiers du Havre. Elle les a retravaillées avec des vernis photosensibles, de façon à ce que leur surface réfléchisse la lumière selon les différentes heures de la journée. Montées sur des dispositifs rotatifs, elles s’orientent selon la direction du vent… L’œuvre se recompose ainsi de manière incessante, en fonction de la luminosité et de la météo. En soulignant la nécessité d’adopter de nouveaux points de vue, l’artiste souhaite nous proposer une autre façon de faire société, dans une évocation sensible de l’écart entre les quartiers de la ville : villes haute et basse, ville détruite et reconstruite, ville immergée et émergée. Nous sommes ainsi invités à « occuper » mentalement ces sièges, à nous projeter dans cette chorégraphie laissée au bon vouloir des éléments, pour observer le monde et faire corps avec lui, autrement.